fut supportée avec beaucoup de bonne volonté et même de bonne
humeur.
Un télégramme du ministère de la Guerre prescrivait d'envisager les
dispositions nécessaires pour créer une armée nationale arménienne;
une compagnie du génie arménienne fut même créée.
Le même télégramme prescrivait que les troupes arméniennes fus–
sent concentrées en Cilicie et c'est ainsi que fut décidée l'occupation
de cette région.
A ce moment-là (décembre 1918), la Légion comprenait un effectif
arménien de plus de quatre mille hommes.
L'OCCUPATION DE LA CILICIE
Le 16 décembre 1918, les 2- et 3
e
bataillons quittaient Beyrouth sur
le transport anglais
Casaberra,
à destination de Mersina, où ils déba r –
quaient les 17 et 18 décembre.
Le 4
e
bataillon quittait Beyrouth quelques jours après pour Alexan-
drette, où, il relevait le 1
e r
bataillon; ce dernier, poussant plus au
Nord, occupait Deurt-Yol et Islahié.
I l y a lieu de noter, chose que l'on ignore, semble-t-il, même dans
les milieux les mieux informés, que l'occupation de la Cilicie fut assu–
rée uniquement par les bataillons arméniens de la Légion d'Orient-
C'est sur la menace de cette occupation que les troupes turques éva–
cuèrent la Cilicie et ce n'est que beaucoup plus tard,
plus de deux mois
après,
et par calcul politique bien plus que par nécessité militaire, que
d'autres troupes alliées furent amenées. Quant aux troupes françaises,
en dehors des bataillons arméniens, il n'y en a eu aucune en Cilicie
jusqu'au 28 mai (après cinq mois et demi d'occupation), date à
laquelle ont débarqué à Mersine 250 chasseurs d'Afrique.
Le 1
e r
février 1919, la Légion d'Orient était dédoublée et les batail–
lon arméniens étaient constitués en
Légion
arménienne.
Mais, pour des raisons qui ne nous sont pas connues, i l semblait
qu'on ne voulût pas encourager l'effort militaire arménien.
Alors qu'en Syrie on avait tout fait pour accroître les enrôlements
syriens, assez péniblement d'ailleurs, en Cilicie, au contraire, et mal–
gré la promesse qui avait été faite, on refusa constamment d'accepter
tous
nouveaux
engagements.
I l est à constater qu' à ce point de vue i l n'existait pas une direction
bien définie. Le ministère avait, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, donné
des ordres pour la création d'une armée nationale arménienne; rien
n'était fait sur place dans ce sens-là.
Environ deux mille Arméniens réfugiés à Alep demandaient à s'en–
gager. M. le commandant Mallinjoud, directeur du Service des rapa–
triements à Alep, en fit partir trois groupes de 250 hommes chacun
pour Adana, où ils devaient entrer à la L. A. Ces groupes,
venus:
Fonds A.R.A.M