L U I *
«
Quand l'impression sera finie, j'écrirai
une lettre
adressée à vous qu'on reliera au manuscrit. Rendons à César
ce qui appartient à César et dans l'avenir ceux qui examine–
ront ce manuscrit y verront comment le livre a été fait, cor–
rigé, revu, imprimé, voire même qui a généreusement
fait
les frais de l'édition. Ce sont là des choses qui doivent rester
pour toujours»
(
J. de M. à A. T., 15 mars 1917).
Conscient de la valeur de ces lettres de J. de Morgan,
Tchobanian entendait les conserver précieusement, ce qui
fut fait:
«
Puisque vous réservez mes lettres pour les archives de
l'Arménie, ce qui me fait très grand honneur, nous y join–
drons les vôtres, celles de Schlumberger et tous les docu–
ments relatifs à nos efforts communs pour la bonne cause.
Cela fera un ensemble qui dans un siècle ou deux sera
précieux pour les Arméniens. Mais je suis effrayé de penser
que des lettres écrites souvent très hâtivement sont vouées à
la conservation. Enfin! nos arrière-petits neveux nous par–
donneront les hiatus, les ratures, les répétitions en ne
voyant que notre dévouement à la justice»
(
J. de M. à A. T.,
19
septembre 1916).
En compulsant cette volumineuse correspondance on
n'a que très rarement à pardonner «hiatus, ratures ou
répétitions» car J. de Morgan était également un brillant
épistolier. Qu'il me pardonne de n'avoir pas attendu
«
un
siècle ou deux»
pour exhumer ce précieux témoignage. Tant
d'efforts méritaient qu'on n'attendît pas si longtemps pour
les révéler.
La revue «MARSEILLE» avait honoré la mémoire de Jac–
ques de Morgan en publiant une remarquable étude dans
laquelle M. Cyrille Vachon-France retraçait la carrière du
savant français (n° 74 - 1968); dans un article intitulé: «MIS–
TRAL, ARCHAG TCHOBANIAN ET LE PEUPLE ARMÉ–
NIEN» (n° 119 - 1979), j ' a i moi-même évoqué quelques
aspects de l'œuvre du patriote arménien. Je remercie le
Directeur de «MARSEILLE», M. J. P. Francis Chamant,
Secrétaire Perpétuel de l'Académie de Marseille, qui m'a
aidé à mettre cet ouvrage, depuis longtemps introuvable, à
la portée du public désireux de connaître le peuple ar–
ménien.
PRESENTATION
Fonds A.R.A.M