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sais six mois en Autriche et écrivais la «Géologie de la
Bohême». Puis je sortais
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de l'Ecole des Mines et je par–
tais pour les Indes Anglaises, que je visitais depuis l'Hima–
laya jusqu'à Ceylan.
Deux ans après je partais pour la Malaisie d'où je rappor–
tais les premières cartes de l'intérieur de la presqu'île de
Malacca et une foule de documents que j'ai publiés d'ail–
leurs.
Puis je passais trois ans à parcourir l'Europe, la Russie, le
Caucase, l'Arménie, (en mission gratuite) et je faisais les pre–
mières fouilles en Arménie Russe.
Puis 1889-1891, je faisais ma grande mission de Perse.
En 1891 on m'envoyait en Egypte comme directeur du
Service des Antiquités et, dans mes congés, je visitais la
Syrie, la Tripolitaine, la Tunisie, etc..
En 1897, on m'envoyait en Perse, à Suse, où je faisais mes
travaux de fouilles pendant l'hiver. J'employais mes étés à
voyager tant en Perse qu'en Turquie, au Caucase, en Europe,
et souvent je faisais de longs séjours en Grèce, en Syrie, à
Constantinople,enThrace,en
Bulgarie,Serbie,Hongrie,
Ita–
lie, Algérie,etc...Certains
hivers même,ne retournant pas en
Perse j'allais étudier d'autres pays, faisant partout des tra–
vaux scientifiques sur la géologie, paléontologie,
zoologie,
histoire,archéologie,etc...Bref,me
dépensant
énormément.
Toutes les cartes du sud de la Perse où l'on se bat en ce
moment sont de moi.
J'ai fait en Orient plus de cent mille kilomètres à cheval.
J'y ai pris la fièvre typhoïde, me rendant en Abyssinie où par
suite je n'ai pu aller, les fièvres et la dysenterie en Indochine
et à Sumatra, le choléra en Egypte et malheureusement une
foule de bronchites en Perse où j'ai eu parfois la même
année 30° de froid en hiver sur le plateau et 57° de chaleur
en Susiane. Il n'y a pas de bronches qui résistent à pareil
traitement.
Je me dépensais sans compter, rapportant des trésors à
Paris, emplissant de richesses les salles du Musée du Caire,
créant celui d'Alexandrie. Et pendant que j'étais en Perse,
nos bureaux français lentement et sourdement
travaillaient
contre moi. On était jaloux, on redoutait des ambitions que
je n'avais pas et c'est ainsi, lâchement, qu'on est parvenu à
me rendre la vie tellement intolérable que j'ai dû quitter,
donner ma démission. J'ai vu des choses affreuses, des bas-
PRÉSENTATION
Fonds A.R.A.M