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présenta la lettre de Lucullus et l u i dit avec
arrogance : « Je suis envoyé par Lucullus, gé–
néral des Romains, pour te signifier d'avoir à
livrer Mithridate entre ses mains ; si tu te re–
fuses à le faire, Lucullus te fera la guerre,
n
Dicran n'était point accoutumé à ce langage,
mais i l contint sa colère et répondit à Appius :
«
Ma parenté avec Mithridate ne me permet
pas de le trahir, même si j'étais son ennemi. Je
suis donc prêt à combattre si cela plaît aux Ro–
mains » ; et afin de lui prouver sa magnanimité,
i l combla Appius de riches présents et le ren–
voya avec une lettre à Lucullus. En même temps,
i l fit appeler Mithridate, se réconcilia avec lui et
le renvoya au Pont avec dix mille homme de
cavalerie.
De son côté, Lucullus s'avança avec ses légions
sur l'Arménie et s'en vint mettre le siège devant
Dicranagherd où Dicran tenait tous ses trésors
enfermés. I l fit tous ses efforts pour prendre la
ville, mais ce fut en vain. Les soldats, qu'y avait
laissés Dicran, ainsi que les habitants, se défen–
dirent avec acharnement, non - seulement par
les armes, mais encore ils jetaient sur les as–
siégeants, par dessus les murs une espèce de bi–
tume enflammé qui brûlait tout ce qu'il touchait
sans qu'on pût arriver à l'éteindre.
Dicran, tout d'abord, ignorait que Lucullus
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