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assauts et qu'il cherchait à se rendre maître
des cités en les réduisant par la famine- Lucullus
n'agissait pourtant ainsi qu'afin de laisser croire
à Mithridate qu'il n'osait pas l'attaquer, et que
lui seul, Mithridate, avec son armée propre aurait
pu tenir tête aux Romains, sans avoir recours
aux forces que l u i avait envoyées Dicran. C'est
Plutarque même qui nous le rapporte quand i l
p r ê t e à Lucullus le (langage suivant
*
De
Cabiri à l'Arménie, i l n'y a qu'une seule route
qu'on peut faire en peu de jours, et c'est en
Armé n i e que Dicran, roi des rois, a sa résidence.
Dicran est si puissant qu'il enlève l'Asie aux
Parthes, qu'il transplante des cités Grecques en
Médie, qu'il tient sous son joug la Syrie et la
Palestine, qu'il tue les rois successeurs de Se-
leucus et qu'il arrache des palais royaux leurs
filles et leurs épouses. Dicran donc, qui est l'ami
et le gendre de Mithridate ne laissera certai–
nement pas son beau-père sans le secourir, s'il
arrive que ce dernier aille le prier; i l remon–
tera donc son courage et pour le défendre se
battra contre nous. C est donc pourquoi, en
nous dépêchant de chasser Mithridate, nous ris–
quons de voir tomber sur nous Dicran qui,
depuis longtemps, en cherche l'occasion et le
prétexte. I l ne serait n i g é n é r e u x ni digne de
son rang s'il ne courait pas prêter aide à un
Fonds A.R.A.M