ARMENIENNE
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la mentalité des auteurs, donna à leurs études une-'
nouvelle orientation et étendit leur activité vers'
d'autres sujets que la théologie et l'histoire, c'est-à-
dire les «sciences extérieures» (lés sciences profanes,
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),
par opposition aux «sciences
intérieures» (
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embrassaient l'étude
de l'Ecriture Sainte et les dissertations théologiques,.
Certes, dans les matières d'enseignement sco–
laire des I V
e
et V
e
siècles également, figurait, avec
l'étude du
Trivium
(
la grammaire, la rhétorique et
la dialectique), celle du
Quadrivium
(
l'arithmétique,
la géométrie, ' l'astronomie, la musique). Sans ces
connaissances, un Eznik n'aurait pu composer l'ad^
mirable
Réfutation des Sectes-
Seulement, le
Tri.
vium
et le
Quadrivium
étaient étudiés en vue de la
théologie, comme éléments capables, aux yeux des
ecclésiastiques, de représenter et de composer la
science suprême ou de servir d'instrument indispen–
sable à la prédication évangélique. Par l'effet de
quels événements cette conception exclusive fut-elle
abandonnée dès la f i n du V
a
siècle ? On l'ignore. Le
fait est qu'une place de plus en plus grande fut
réservée à l'étude et à la composition des livres pro–
fanes. La plupart des écrivains estimèrent que l'ar–
ménien n'était pas suffisamment riche pour tra–
duire convenablement les ouvrages profanes et
exprimer les idées nouvelles. C'est pourquoi les
traducteurs suivirent la syntaxe grecque et intro–
duisirent dans la langue un stock important de ter–
mes scientifiques. Cette imitation servile f i t perdre
à la langue nationale sa clarté et sa simplicité.
Par contre, l'arménien eut l'occasion d'enrichir son
vocabulaire philosophique. I l est vrai que tous
les
mots fabriqués n'obtinrent pas droit de cité dans la
langue, mais un bon nombre d'entre eux survécu–
rent à l'école hellénistique. Ils font, depuis, partie
du vocabulaire de la langue arménienne tant clas–
sique que moderne et ne choquent en rien les oreilles
arméniennes.
Tous les écrivains hellénistiques ne sont pas
également obscurs. Les critiques arméniens les
classent en trois catégories : 1° ceux dont le style
Fonds A.R.A.M