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LITTERATURE
V I ' siècle ou à la f i n du cinquième le début de l'école
hellénistique. Puisque, remarque Abéghian, la ver–
sion arménienne de la
Grammaire
de Denys le Thra-
ce, celles des œuvres de Philon le Juif, du
Livre des
Chries
et de l'ouvrage
Contre les hérétiques
de
Irénée font partie, d'après Manandian, du même
groupe de traductions et sont faites avant celle de
la
Controverse,
ces ouvrages ne pouvaient donc avoir
été traduits au V I
e
siècle ou à la f i n du cinquième,
mais deux ou trois décades d'années avant la date
précitée de 480-484. Force serait donc d'admettre
le troisième quart du cinquième siècle (450-475)
comme début de l'école hellénistique (1).
Qu'entend-on par école hellénistiqu
teurs de cette école croyaient enrichir la langue,
en arménisant les mots grecs et en introduisant des
innovations aussi bien dans la composition des mots
que dans la grammaire et la syntaxe. Ainsi les t r a –
ductions du grec devinrent littérales; le style armé–
nien s'altéra d'une façon telle que beaucoup d'ou–
vrages, composés ou traduits par les hellénistes
trop exclusifs, devinrent inintelligibles. Car on ne
se contentait pas de suivre les textes grecs mot à
mot, mais on traduisait, littéralement et suivant
l'ordre du grec, chaque terme des mots composés
ou dérivés. En voici un exemple tiré de
l'Interpr
tation
d'Aristote (2) :
Esti
de heis
tïkos
kata - phasis
i tu lj luu
um up
—/// // //
i_^ttJi i u ^
protos
'
il il luVJi'li
eita
III
11
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-
knk-
logos apo.phan.
apo- - phasis.
fini
ij
—///
uu r jj ji i u :
Nouvelle orientation.
—
L'hellénisme bou–
leversa la littérature de cette époque, car i l changea
1)
Of. M. Abéghian,
Histoire de la littérature ancienne
de
l'Arménie,
t. I, p. 97 et 101.
2)
Sur l'école et le style hellénistiques, voir : Adontz,-
Ars 'Dionysii Grammaiici
et Armemaca
in eam Scholia,
Pétro-
grad, 1915; en particulier, les pages m et O L X X X T V — V.
Voir aussi : M. Leroy,
Grégoire Magistros et les traductions
ar–
méniennes d'auteurs
grecs,
Bruxelles, 1935, p. 264-285.
Fonds A.R.A.M