L ' A R M É N I E
P R É H I S T O R I Q U E
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Comme le versant méridional d e l ' A r a g a d z , le versant septen–
trional, naguère exploré par Thoros Tho r oman i an , a livré des
séries de dolmens, n o t amme n t près de La p e l i , KorboulaZ et
Sèn K a r
Dans une autre région, à Zangézour, entre Goris et
Véri-chèn, Ka l a n t h a r a découvert dès 1920 un groupe intéressant
de dolmens archaïques
2
.
Certaines constructions circulaires sur les collines auraient
servi comme temples, par exemple sur la colline d ' Ar da r D a v i d à
HadjZar, sur le Kourd-tépé, sur la b u t t e entre K o c h et AZavna-
toun etc. « Ces constructions présentent une particularité q u ' i l
serait malaisé d'expliquer : de la muraille extérieure de ces
temples partent, en forme de rayons, des murs q u i descendent
les pentes de la colline jusqu'à la plaine
3
. »
Plusieurs vestiges de cette région décèlent l'existence de
véritables « villes » ou « forteresses » préhistoriques. P a rm i ces
centres la mission soviétique relève ceux d'Ochakan, d'AZthamour
de Pharpi, de Giaour-qal'a (sur le versant de l'Aragadz), de
Phersi (Lalaitchi), d ' Amb e r d , de Kourd-tépé, de Chamiram
4
.
Les vichap et l'irrigation
protohistorique
Plus récents que ces monuments mégalithiques, mais appar–
tenant également à la préhistoire, sont les « monuments du culte
de l'eau » ou
vichap
don t N . Ma r r , dès 1909, n ' a v a i t pas découvert
moins de 25 spécimens de pierre soit au sommet des collines de
GéZam, soit dans le lac même de T o k hma k h a n près de GéZard.
Ces
vichap
«
ressemblent à des menhirs, mais plus travaillés ;
on croit y v o i r la représentation du poisson, divinité de l'eau ».
L'expédition soviétique de 1924-1927 a amené la découverte de
deux nouveaux
vichap,
l ' u n à T i kma t a c h (entre K o t o u r et
Sèv-Lidj), l'autre entre Sèv-Lidj et Amb e r d . L'existence de
ces
vichap
près de l'Aragadz d'une p a r t , près du GeZam de l'autre,
atteste l'importance des canaux d'irrigation. Dans la région de
Ko t o u r , du T i kma t a c h et du Sèv-Lidj on découvre d'ailleurs
plusieurs anciens lacs ou bassins, vestiges de ce système d ' i r r i –
gation. « Les ruisseaux prennent leur cours aux lacs artificiels q u i
eux-mêmes sont alimentés par d'autres ruisseaux. Le lac de
Lalatch est le p o i n t de départ de trois ruisseaux et lui-même est
alimenté par les eaux q u i descendent du sommet de l'Aragadz. »
Ce système de canalisations préhistoriques emmagasinait les
1.
lbid.,
p. 283-284.
2.
Cf. L A L A Y A N ,
Les fouilles
des tombeaux de l'Arménie
Soviétique,
E r i v a n ,
1931,
figures 14-16 ( t r a d u c t i o n de M
m e
Kh a n d é n i a n ) .
3.
B E R B E - R I A N ,
Découvertes,
1.
c , p. 277-278.
4.
Ibid.,
p . 278-281.
Fonds A.R.A.M