352
P R I N C I P A T D E S B A G R A T I D E S
à peine à la mo r t par la fuite ». Khâlid rentra triomphant da
D w i n ( v . 833)
K
Malgré la défaite des Arméniens alliés de Sévada, ce f u
r e n t
eux q u i se trouvèrent encore les bénéficiaires du drame. La mort
de l'émir de Manazkert, bien q u ' i l fût leur allié, les délivrait
d'un voisin redoutable don t les successeurs furent loin d'avoir
l'énergie. Quant à Khâlid, i l avait bien t r o p à faire avec fm.
subordination des émirs pour se venger des nakhararq vaincus
Comme nous l'avons déjà v u , Grigor Souphan I
e r
,
fils de Sahak
succéda sans encombre à ce prince dans la Siounie Occidentale
!
Une dizaine d'années plus t a r d un nouvel émir qaïsite de
Manazkert, « Ab l h e r t h , de la maison de D j aha p », comme écrit
Va r d an
3
,
fit avec 4.000 hommes une incursion en Siounie. Un
des princes de la Siounie Orientale, Babgèn
4
,
se porta à sa
rencontre avec 200 guerriers résolus et, p r o f i t an t sans doute
de quelque effet de surprise dans les défilés, détruisit ce rezzou
(844).
Les Bagratides de Géorgie : le curopalate Achot
La branche bagratide établie en Géorgie profitait également
des désordres de l a société arabe. Nous avons v u
6
que son chef
Ac h o t Ba g r a t o un i (v. 809-833) avait, au début du i x
e
siècle,
solidement consolidé sa principauté du K l a r d j e t h (autour
d ' A r t a n o u d j ) , du Ko l a v e r et d ' A r t a h a n . I l avait été assez habile
pour se concilier la bienveillance à la fois de l'empereur byzantin
Léon V (813-820) et du khalife. L e premier le nomma curopalate,
le second l u i conféra le gouvernement de la Géorgie
6
.
I l se vit
cependant menacé au sud-est par l'émir qaïsite de Manazkert, le
r emuan t D j ahap , et par ' Ab d a l l ah , fils de Djahap, lesquels
venaient d'usurper sur l'autorité khalifale la ville de Dwin,
capitale de l'Arménie musulmane. Contre ce péril i l fit appel à
l'empereur Léon V . Ce dernier, aux prises, à Constantinople,
avec la révolte q u i devait le détrôner (820), ne p u t envoyer les
1.
J E A N , X I I I , p. 1 0 2 . Ce passage
a
été m a l traduit p a r Saint-Martin qui
fait,
en même temps que S a h a k de Siounie, périr
ici
Sembat Ablabas et l'émir
Sévada. Cette erreur se trouve déjà chez V a r d a n q u i , lui aussi, avait mal lu
Jean. Cf.
V A R D A N ,
trad.
M U Y L D E R M A N S ,
I I I , 7,
p.
1 2 1 ,
et
DAGHBASCHEAN.
p.
7 - 9 .
Etienne
O R B É L I A N ,
Histoire de la Siounie,
I ,
c h . x x x v n , p.
101.
B B O S S E T ,
Ibid.,
I I , p. 2 5 . M A R Q U A R T ,
Streifzûge,
p. 4 6 0 , 4 6 4 , et LAURENT,
p.
1 0 6 .
n.
6.
2.
Cf.
supra,
p. 3 4 8 . S u r Grigor-Souphan I
E R
,
B R O S S E T ,
Siounie,
I I ,
V-
3.
V A R D A N , I I I , 6, trad. M U Y L D E R M A N S , p. 1 2 0 - 1 2 1 .
4.
Babgèn était le fils aîné d u prince de l a Siounie orientale Philippe ('
848).
V o i r notre généalogie des princes siounides,
in fine.
Cf. B R O S S E T ,
Collec–
tion d'historiens
arméniens.
I , p. X I I I .
. .
5.
Voir plus haut p. 3 4 5
—
Consulter le travail de M A R Q U A R T , sur
VOnm
des Bagratouni de Géorgie,
tiré de ses
Osteuropàische und Ostasialische
S W
zûge,
et accru dans
la
traduction arménienne d u P . Hapozéan chez le
Mékhitharistes de Vienne, 1 9 1 3 ( 1 9 1 5 ) .
6.
V A R D A N
trad.
M U Y L D E R M A N S ,
I I I , 4 ,
p.
1 1 3 .
Fonds A.R.A.M