République, profondément ému des souffrances endurées par
le peuple arménien, ne négligera rien pour l u i préparer
un
avenir digne de sa civilisation.
Croyez bien, mon cher Président, à mes sentiments les
plus dévoués. '
Paris, le
21
novembre
1918.
S. PICHON.
DECLARATION FRANCO-ANGLAISE
(
Novembre 1918)
Le Gouvernement français, d'accord avec le Gouverne–
ment britannique, a décidé de faire la déclaration conjointe
ci-dessous pour donner aux populations non-turques des
régions entre le Taurus et le golfe Persique, l'assurance que
les deux pays, chacun en ce qui le concerne, entendent leur
assurer la plus large autonomie afin de garantir leur affran–
chissement et le développement de leur civilisation.
«
Le but qu'envisagent la France et la Grande-Bretagne
en poursuivant en Orient la guerre déchaînée par l'ambition
allemande, c'est l'affranchissement complet et définitif des
peuples si longtemps opprimés par les Turcs et l'établissement
des Gouvernements et Administrations nationaux puisant leur
autorité dans l'initiative et le libre choix des populations indi–
gènes. Pour donner suite à ces intentions, la France et la
Grande-Bretagne sont d'accord pour encourager et aider à
l'établissement de Gouvernements et d'Administrations indi–
gènes en Syrie et en Mésopotamie actuellement libérées par les
Alliés ou dans les territoires dont ils poursuivent la libération,
et pour reconnaître ceux-ci aussitôt qu'ils seront effective–
ment établis. Loin de vouloir imposer aux populations de
ces régions telles ou telles institutions, elles n'ont d'autre
souci que d'assurer par leur appui et par une assistance effi–
cace le fonctionnement normal des Gouvernements et Admi–
nistrations qu'elles se seront librement donnés. Assurer une
Fonds A.R.A.M