ritoire national, en raison de la dispersion de la communauté
arménienne, implantée depuis le début du
X I X
e
siècle dans les
centres industriels du Caucase et de la Russie. En 1815, est
fondé à Moscou le collège Lazarian, qui sera transformé plus
tard en Institut des Langues Orientales et d'où sortirent une
pléiade de publicistes. Le gymnase Nersessian, créé en 1824 à
Tiflis, comptait parmi ses élèves Khatchatour Abovian, créa–
teur de la langue arménienne moderne. Seul le célèbre
séminaire d'Etchmiadzine, siège du Catholicos, chef de
l'Église nationale, pépinière d'hommes politiques et d'ensei–
gnants, est situé au cœur de l'Arménie.
Le parti révolutionnaire arménien
Hntchakian
(
du nom de
son organe
Hntchak
(
La Cloche) est fondé à Genève en 1887
par un groupe d'étudiants. D'inspiration marxiste, influencé
par les populistes russes
(
narodniki)
réfugiés en Suisse, i l
préconise la libération en priorité de l'Arménie occidentale
soumise à l'Empire turc et où le socialisme ne devra être
instauré qu'ultérieurement. Ne voulant pas se fondre dans le
mouvement révolutionnaire russe, i l crée en 1903 au Caucase
une organisation distincte : le parti social-démocrate ar–
ménien. En 1909, le groupe réformiste de ce parti crée avec les
anciens membres du parti
Armenakan
fondé en 1885 à Van, le
parti constitutionnel-démocrate arménien
Ramkavar,
qui aura
des affinités avec les populistes (parti libéral) arméniens du
Caucase, recrutés dans la bourgeoisie et qui sont représentés
dès l'année 1907 à la Douma par leur leader Mikaël Papadja-
nov.
En octobre 1903 un deuxième parti S.D. ouvrier arménien
fait son apparition à Bakou. Fondé par les intellectuels David
Ananoun et Bakchi Ichkhanian, i l est qualifié de « spécifique »
en raison du désir de ses fondateurs d'agir pour des raisons
nationales, séparément du P.O.S.D.R., comme c'est le cas
pour le mouvement révolutionnaire juif du
Bund.
Divers groupes d'intellectuels et d'étudiants arméniens
membres des cercles révolutionnaires russes fusionnent pour
donner naissance en 1890 à la Fédération révolutionnaire
arménienne ou
Dachnaktzoutioun,
connue couramment sous
l'appellation abrégée
Dachnak ;
elle va être de loin la plus
influente et la plus représentative des formations arméniennes
et jouera un rôle déterminant dans le mouvement national.
Mais au sein de l'organisation les tendances, qui s'expriment
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Fonds A.R.A.M